L’attente et la motivation étaient grandissantes à l’approche de ce nouveau pays. Plus d’ailleurs je pense puisque Guillaume et Aude nous en avaient dit que du bien et parce qu’on savait que le dépaysement y serait plus grand.
On va tenter de vous raconter comment nous l’avons vécu, différemment des guides et peut-être des autres voyageurs. Pas comme les autres ?! Pas sûr car la porte d’entrée choisie est le Sud Lipez et le Salar d’Uyuni. Autant dire que nous n’étions pas seuls !

Frontière Chili-Bolivie, à côté d’Atacama, au pied du volcan enneigé Licancabur, à 4500m d’altitude. Il fait froid. D’ailleurs, si comme nous vous ne descendez pas ou peu de l’Altiplano, vous n’aurez jamais trop chaud en Bolivie ! 
Après 3 jours d’excursions superbes pour finir par le Salar le plus grand du monde, un des endroits les plus visités d’Amérique du Sud, nous remettons les sacs sur le dos pour cheminer en bus à travers les montagnes et tout le pays.

Au programme, pas mal de villes, des petits villages, des parcs naturels, et surtout une plongée dans le passé et les traditions. Le mois entier passé ici nous marquera pour plusieurs raisons : une nature riche et relativement peu visitée, des marchés abondants et variés, une histoire pré et post coloniale très intéressante, des bas prix pour tout ou presque, et enfin et surtout un pays haut en couleurs. Partout où vous allez, les couleurs de la culture andine égaillent le paysage. 

La plupart des habitants vivent et s’habillent comme il y a un siècle. Un exemple typique, les « Cholitas » ou paysannes, portent le chapeau melon assez connu. La provenance date des 1ers nobles ayant délaissés ce chapeau. Elles l’ont récupéré pour la marque du rang social et ne l’ont plus quitté. Il faut avouer que ce n’est pourtant pas très pratique. 

Le midi, nous mangeons parmi ces locaux dans les « comedors », comme une grande cantine très populaire, où une fois votre « stand et sa cuisinière » choisis, vous mangez soupe+plat pour 1,5€. La nourriture n’est pas raffinée mais malgré les plats un peu gras et lourds (pâtes, riz, patate, œuf, frites souvent dans une même assiette), nous mangeons nos 5 fruits et légumes par jour sans problème. Le pays est assez connu pour être limite côté hygiène. En faisant plus attention pour l’eau que pour la nourriture nous serons tout de même gênés par des maux de ventre récurrents. Et pourtant, nous pouvons dire que nous sommes habitués après ces mois de voyage.
D’autres parts, les gens ne sont pas si souriants qu’on nous l’avait pourtant dit et beaucoup semblent faire la tronche et nous parlent tout juste. Mais ils ne sont tout de même pas toujours après argent, contrairement à ce que nous verrons au Pérou. 

Nous aurons visité presque tout ce que nous voulions à part peut-être la vraie forêt Amazonienne et le carnaval d’Oruro. Contrairement au Chili ou en Argentine nous aurons aussi freiné sur les randonnées en partie à cause de l’altitude ralentissant le rythme et les petits soucis de santé. Disons que nous aurons fait un break des treks ! 

A travers musée et visites guidées nous apprenons un peu d’Histoire : avant et pendant le règne des Incas, un peu de langue Quechua (et oui c’est le nom de cette langue traditionnelle andine qui est écrit sur votre t-shirt Decathlon), les envahisseurs-destructeurs-exploiteurs espagnols et les changements historiques du pays mis en place par le 1er président d’origine Aymara (indigène) : Evo Morales. D’où notre titre Evo Si Evo No placardé partout où il y a de la place, appelant les gens au référendum pour poursuivre l’Evo-lution ! Finalement il ne l’emportera pas. 
Sans refaire un cours d’histoire, c’est en Bolivie que les espagnols ont trouvé la mine qui aurait permis, dit-on, de faire un pont d’argent entre l’Amérique du Sud et l’Espagne. Autant dire qu’après des années d’exploitation et d’esclavage, les mâcheurs de coca avaient de quoi se révolter.
Si l’envie vous dit de passer par le centre de l’Amérique du Sud, allez maintenant en Bolivie, car comme partout, le tourisme gagne du terrain et le goût du profit le cœur des traditions.

Voici un petit récapitulatif qui vous donnera peut-être l’envie d’y faire un tour.
On retiendra en vrac : L’étendue salée et sans fin d’Uyuni, le dur labeur des mineurs de Potosi, les crieurs-vendeurs de tickets de bus dans les terminaux, la belle ville blanche de Sucre, les pots d’échappement des transports en communs, la découverte de la jungle au pied de l’Amazonie au parc d’Amboro, le goût amer des feuilles de coca à mâcher pendant les rando, les bus lents mais pas chers, la journée de volontariat au milieu des singes à Samaïpata, la chaleur de Santa Cruz, la capitale gouvernementale et haute en altitude de la Paz, encore le bazar des terminaux de bus, le shopping souvenir – négociation dans les échoppes de textiles, les empreintes de dinosaures au parc de Torotoro, les salades de fruits énormes, le combat de catch féminin des Cholitas, l’immensité du lac Titicaca et la pluie tout autour, les longues nuits passées dans les bus à regarder 3 fois Fast and Furious, la musique traditionnelle insupportable dans les mini bus, la monnaie magique « le Boliviano » et enfin nous 2 au milieu de ce joyeux bazar coloré, nous rappelant un peu l’Asie.  
C’est toujours nous, les yeux grands ouverts, ensemble, qui fait que finalement ce n’est jamais comme les autres !