L’énigmatique et envoutante Ile de Pâques ou Rapa Nui…voilà un endroit original pour passer Noël ! Ce n’était pas du tout prévu, nous nous y sommes pris au dernier moment vu que nous ne savions pas où nous serions aux alentours de la fin d’année. Et finalement nous nous trouvions vers Santiago (ville la plus proche pour rejoindre l’île), nous avons tenté le coup et avons trouvé des billets très abordables par rapport au prix en partance de France. Cette île entourée de mystères avec ces géants de pierre était pour nous quasi inaccessible.

En nous renseignant nous nous sommes rendus compte que finalement il y avait pas mal de touristes. Il faut dire tout de même que le tourisme ne s’est développé petit à petit que depuis 50ans. Aujourd’hui il reste constant avec ces 2 avions par jour (escale entre le Chili et Tahiti).

Elle est rattachée au Chili mais mis à part la langue espagnole officielle (le dialecte étant le Rapa Nui), rien n’y fait penser. Cette île est avant tout polynésienne et en effet tout y est : l’atmosphère, la façon de vivre, les traits des habitants, la chaleur et l’humidité, la végétation... Lorsque l’on atterri dans le minuscule aéroport on a d’ailleurs le droit au typique collier de fleurs.

Nous avons adoré et avons eu d’ailleurs du mal à repartir ! Nous nous sommes promis d’y revenir un jour en espérant que le tourisme n’aura pas détruit ce coin de paradis… 

Un peu d’Histoire
L’île aurait été colonisée entre l’an 400 et l’an 1200 selon différentes estimations. Certains pensent que ses premiers occupants seraient arrivés depuis une île polynésienne proche.

Le dimanche de Pâques de l’an 1722, Jacob Roggeveen, un navigateur hollandais, accoste sur l’île avec ses trois navires, ce qui vaudra à cette dernière son nom européen. Les Hollandais remarquent les statues dressées aux visages effilés et dénombrent quelque 3000 habitants. Ceux-ci sont répartis en une dizaine de clans familiaux qui se partagent l’île.

Mais 150 ans plus tard, rien ne va plus. En 1872, l’explorateur français Alphonse Pinart ne compte, lui, plus que 111 habitants. Les géants de pierre gisent sur le sol, entourés d’ossements humains. Des quantités de cailloux encombrent les champs. La forêt a totalement disparu, laissant la place à de la steppe aride. L’explication de la déforestation et de la disparition du peuple autochtone n’est aujourd’hui toujours pas unanime.

Géographie

Ce petit triangle de terre est situé en plein Océan Pacifique, à plus de 2500km des côtes chiliennes et fait 162km². Il faut à peu près 2 jours complets de marche pour faire le tour. Elle fait partie de l’archipel Polynésien et a été formée par l’activité volcanique, elle est d’ailleurs parsemée de nombreux petits volcans éteints et d’une pluie de roches à certains endroits. Le paysage est très vert et vallonné et le plus haut sommet n’est qu’à 500m d’altitude. 5800 habitants y vivent, principalement dans la seule ville Hanga Roa, située au sud-ouest. L’île de Pâques est aujourd’hui classée Patrimoine Mondial de l’UNESCO et déclarée Parc National.

Qu’y a t-il à voir et comment se visite-t-elle ?

Rapa Nui est connue pour ses Moaïs mais présente de nombreux autres intérêts ! Bon nombre de touristes disent qu’en 4jours maximum on a tout fait. Au contraire, nous y avons passé une semaine en bougeant tous les jours (en se levant tôt je précise) et nous serions bien restés plus longtemps ! Le plus difficile à gérer est la chaleur et le soleil brûlant. Nous n’avons encore jamais ressenti une telle puissance : indice UV de 10 sur une échelle de 11 ! Même la crème solaire 50+ mise toutes les 2h ne suffit pas. Astuces pour calmer les coups de soleil : se badigeonner de liquide présent dans les feuilles d’aloé vera. Nous l’avons testé plusieurs fois, c’est très frais et bien agréable.

Les principaux lieux à visiter sont les sites archéologiques avec les Moaïs, des ruines, des pétroglyphes, la carrière où les Moaïs ont été façonnés ou abandonnés en cours de construction, le village historique et des sites naturels comme la plage paradisiaque d’Anakena (avec eau turquoise et chaude, palmiers, sable fin, chevaux sauvages et même des Moaïs), un cratère avec lac, une rando pour longer les côtes avec vue imprenable sur l’océan et une autre pour monter sur le sommet et avoir une vue à 360°, mais aussi des grottes et un musée très intéressant. Il y a même des possibilités de plongée pour aller voir un Moaï dans les profondeurs (à préciser que c’est un faux, créé pour les besoins d’un film) et des spectacles de danses traditionnelles (nous ne l’avons pas fait). Pour aller plus vite et visiter l’essentiel il est possible de louer une voiture mais évidemment ce n’est pas le même budget et je pense que l’on s’imprègne moins de l’atmosphère particulière qui se dégage.

De notre côté nous avons opté pour une journée en scooter afin de faire les sites les plus éloignés et de profiter du lever de soleil à Ahu Tongariki et ses 15 Moaïs imposants. Il est possible aussi de le faire à vélo pour les plus motivés. 
Les autres jours nous avons tout fait à pied par nos propres moyens. Il est aussi proposé de le faire à l’aide de guides locaux. La plupart des touristes se concentrent dans la petite ville d’Hanga Roa ou vont rapidement sur les sites principaux qui sont nombreux. Ils sont donc répartis et comme l’île reste pour l’essentielle très sauvage, la plupart du temps nous étions seuls (en tous cas pour les randos). Il est en plus très facile de randonner ou bon nous semble car tout est assez plat et il n’y a pas vraiment de clôtures. Les chevaux et les vaches sont d’ailleurs sauvages et se promènent partout. Le fait d’être souvent tout seul fait ressortir le côté abandonné et mystique de l’île.

Un autre petit point à partager : la plupart des locaux voit le tourisme d’un très mauvais œil et on le ressent quelque fois dans les magasins ou même à l’office du tourisme (où on a eu l’air de déranger). Mais d’un autre côté c’est ce qui leur permet de vivre et de rester sur l’île…Sans touristes ils seraient contraints d’aller gagner leur vie ailleurs.

Côté logement
Il y en a pour tous les budgets. Nous avons testé 2 campings (environ 14€ la nuit pour 2). Le premier est au bord de mer mais c’est un peu « l’usine » à touristes. Il y a pas mal de monde et seulement 2 douches, ce n’est pas très propre et surtout les propriétaires ne sont pas sympathiques. Il faut même payer pour faire recharger son téléphone ! Nous avons donc rapidement changé pour un camping plus petit sans vue sur mer mais où au moins on nous a donné plein de renseignements, des astuces et même un tampon personnalisé pour notre passeport et un collier souvenir avec un petit Moaï !
Nous y avons passé Noël (sous 30°C) autour d’un barbecue avec les autres voyageurs du camping.

Alimentation
C’est là que le bât blesse ! Lorsque l’on ne regarde pas son budget il y a des restau pour tous les goûts. Par contre lorsque l’on veut cuisiner soi-même pour pas trop cher c’est beaucoup plus compliqué : il n’y a que des petites superettes avec un choix très limité et 3 fois le prix du continent. Ça se comprend car la majorité des produits sont importés.
Nous le savions avant d’arriver donc nous avions fait le plein de courses avant de prendre l’avion à Santiago (ça a ses avantages d’être organisés !). Nous avons juste acheté au jour le jour le pain et quelques fruits et légumes pour compléter. Donc la note n’a pas été salée !

Théories sur les Moaïs
C’est eux qui font la renommée de l’île de Pâques et leur présence est entourée de questions et de légendes plus ou moins farfelues. Car aucune preuve n’a été transmise de génération en génération, de quoi attiser la curiosité et l’imagination ! Entre écrivains, scientifiques et autochtones, chacun pense détenir la vérité…A chacun donc de se faire son propre avis !

 
Les interrogations qui persistent encore aujourd’hui sont principalement : Comment ont-ils été sculptés et placés debout (compte-tenu des moyens de l’époque et des ressources de l’île) et surtout comment ont-ils été transportés depuis la colline où ils ont été faits jusqu’aux différents sites ?

Pour la fabrication, la théorie la plus probable est la suivante :
La construction des moaïs comporterait 4 étapes :
- Tailler le moaï dans la paroi rocheuse , en commençant par la face avant, sans détacher le dos de la paroi.
- Détacher le moaï de la roche.
- Faire glisser le moaï le long de la roche, jusque dans un trou creusé en contrebas
- Finir de tailler et graver le dos du moaï

Il aurait fallu environ 15 mois pour extraire chaque Moaï de la roche.

Pour le déplacement (jusqu’à 18km), voici 2 des nombreuses théories :
> la méthode du traineau : mettre le Moaï sur des rondins et tirer à l’aide de cordes ou le faire glisser sur d’autres rondins.
> Une autre serait de les faire « marcher » en position verticale…

Ensuite pour le mettre debout il existe 2 suppositions : la technique de levier ou de la rampe.

Une autre question reste également en suspens : Que représente ce que la plupart des Moaïs ont sur la tête, les « pukao », et qui ont été façonnés dans une roche volcanique rouge ?
Certains optent pour une coiffe-turban (portés par les chefs) et d’autres pour des cheveux coiffés en chignon (symbolisant également la puissance de la personne représentée car les personnages importants avaient des cheveux longs). La façon de le poser sur la tête des Moaïs reste également un mystère.

Sur certains points tout le monde semble s’accorder :

> Combien sont-ils ?
900 statues connues, la grande majorité a été sculptée dans le tuf volcanique de la carrière Rano Raraku. D’une hauteur moyenne de quatre mètres, elles pèsent chacune une dizaine de tonnes.

> Que représentent-ils ?
Ce ne sont ni des dieux ni des statues liées à une religion quelconque. Les Moaïs auraient été sculptés à l’effigie des ancêtres importants (tels que les chefs de tribus et leur famille). Ils représenteraient leur âme et assureraient la protection de leur descendance.

> Pourquoi tournent-ils quasiment tous le dos à la mer ?
Ces statues d’ancêtres protégeaient symboliquement les terres (des invasions maritimes mais aussi des autres tribus ennemies) et avaient le regard tourné vers leur peuple. La plupart sont d’ailleurs placés sur les côtes.

> Pourquoi justement 7 d’entre eux ont le regard tourné vers la mer ?
Sur le site d’Ahu Akivi au centre de l’île, 7 Moaïs ont le regard tourné vers la mer, ce sont les seuls à avoir été érigés dans cette position. Ils représenteraient les premiers explorateurs qui arrivèrent sur l’île et sont tournés vers les origines de Rapa Nui, les îles Marquises d’où proviennent les premiers habitants.